dimanche 2 août 2009

Le Nepal



Nous arrivons le 20 juillet à l’aéroport de Kathmandou après 1h30 de vol from Delhi. Des tonnes de formulaires à remplir, prise de température par un thermomètre laser ( !), le visa « free » de Maly consiste à refaire une demande de visa (le même formulaire qu’on a envoyé au consulat du Népal en France) au service des douanes à l’aéroport.

Heureusement en attendant, un russe avec un visa diplomatique nous fait le spectacle : il se pointe devant le gars qui s’occupait de nous et lui dit : « Diplomatic passport, just stamp, no visa ! ». Le gars de la douane, pas très au courant commence à chercher, et ne sait pas trop comment ça se passe ni avec les visas diplomatiques, ni avec les russes. Le russe reprend la même phrase et le douanier s’apprête à aller demander de l’aide à quelqu’un. Il n’a même pas le tps de faire un seul pas que le russe l’attrape : « Stop ! give me my passport. Don’t go with my passport ! »… Après 5 minutes, le douanier revient pour tamponner le passeport du russe qui lui met en pleine face : « It’s not normal you don’t know your job ». Il se penche pour lire le nom inscrit sur le badge du douanier et lui renvoie : « what’s your name ? I’ll write to the embassy that you don’t know your job. »

Imaginez bien sûr toute cette scène avec une voix de russe, un physique de russe et la douceur du russe…

Tout ceci pour vous dire que cet enfoiré de russe est passé devant nous alors que le douanier s’occupait du visa de Maly !!! Mais bon, on a préféré fermer notre gueule…

Après s’être fait accroché dans tous les sens par des mythomanes rabatteurs, on chope un taxi, celui de KC et sa vieille caisse de 72. Il nous emmène à Bodhnath, banlieue est de Kathmandou que l’on choisit pour son calme et son importante communauté tibétaine. KC nous laisse dans une grande avenue avec une circulation monstre en nous assurant que le stupa n’est pas loin.

Bodhnath
Le stupa était bâti à l’origine pour abriter de saintes reliques et certains croient que le stupa de Bodhnath contient un fragment d’os de Bouddha. Ce qui explique que l’on trouve une trentaine de monastères dans la ville.
Quand nous sortons de la voiture de KC, on se sent vraiment perdu. On tombe nez à nez avec un moine tibétain. Il nous demande s’il peut nous aider. On lui dit qu’on essaie de trouver la Lotus Guest House. Et là, il nous répond qu’il peut nous y emmener si on veut… Trop gentil ! On passe devant le stupa, impressionnant, puis on passe dans un monastère où l’on tourne un moulin à prière géant. Durant le trajet, nous échangeons, il est vraiment très sympathique. Après quelques bifurcations dans les rues défoncées (ils sont en train d’installer le tout à l’égout et c’est une vraie fête, tout le monde participe !), le moine nous montre la voie et s’esquive discrètement. On lui demande ce qu’on peut faire pour le remercier, il nous répond qu’il vient souvent au temple et qu’on se reverra…

Encore une petite rencontre magique et c’est merveilleux de pouvoir les vivre. On se sent tellement vivant dans ces moments là.


Trop de chance, ce soir-là se déroulait une fête qui n’a lieu qu’une fois par an. Celle-ci consiste à bruler un bonhomme de paille pour faire partir tous les soucis, façon bonhomme carnaval chez nous. On a donc pu voir des gamins de 6 ans avec des flambeaux courir dans la foule pour mettre le feu au bonhomme. (Non, ce n’est pas dangereux…)



Une fois le bonhomme allumé, des gars le tirent en courant autour du stupa. Un petit blanc, très bien placé pour prendre une bonne photo, s’est fait fauché par le bonhomme enflammé !

La petite guest house où l’on loge est tenu par des moines. Les chambres sont propres et bon marché. C’est situé entre 2 monastères. On trouve ça génial. Pas pour longtemps : et oui, un moine ne fait pas de grasse mat’. A partir de 5 heures du matin, nous avons droit au gong, chants et instruments de musique traditionnels. Et les cours s’enchainent jusqu’à tard le soir. Si ça ce n’est pas de l’immersion ! On a fini par s’y faire…


Le lendemain, en rentrant se coucher alors qu’il fait nuit, on entend des enfants chanter. En s’enfonçant dans une petite rue mal éclairée, on fini par apercevoir des p’tits bonhommes et p’tite bonne femmes qui font la ronde. Maly s’incruste doucement mais surement… De les voir jouer et rire ensemble : c’est magnifique ! Pas besoin de parler la même langue pour se comprendre.


Patan

Direction le zoo de Patan, dans la banlieue sud de Kathmandou. 0,90 € l’entrée, gratuit pour Maly pour une proximité avec les animaux imbattable.


Maly est ravie !


Nous poursuivons la journée par la visite du « Durbar Square* » de Patan. Comme à notre habitude, nous ne trouvons pas immédiatement… et c’est seulement après avoir arpentés plusieurs rues, et marchandés quelques bracelets, que nous arrivons enfin sur cette place très animée.



Maly comme à son habitude se fait très vite des amis.



Pour la petite histoire, Alain excelle dans l’art du marchandage, mais curieusement il se manifeste beaucoup moins persuasif quand la marchande est très jolie, à l’image de cette jeune femme ci-dessous, adorable ! Elle a annoncé 950. Alain lui dit 900 elle dit OK (tu m’étonnes ?!). A titre d’exemple il a fait diviser par 3 le prix de la flute du moustachu, de la photo ci-dessus…



On a fait un pacte, maintenant c’est moi (Eva) qui négociera quand la fille sera jolie !!!!!

*Durbar Square : c’est le centre monumental, où on trouve une accumulation caractéristique de temples, palais, pagodes, statues,… On en trouve un dans la plus part des villes de la vallée.


De retour sur Bodhnath, une fête se prépare. Des moines à l’aide de poudre colorée tracent un « mandala ».

Le soir, tout autour du Stupa s’allument des petites bougies, ce qui charge d’émotion, encore d’avantage, ce lieu déjà magique qu’est Bodhnath.



Merci à petite Monica, pour avoir appris à Maly comment monter aux arbres et à Eva (beaucoup moins téméraire !) comment confectionner des colliers de fleurs…




Vue du Bagmati à Patshupatinath, lieu de pèlerinage. Dans cette ville le Bagmati est bordé de ghâts(=marches) ou des buchers flambent les corps des personnes décédées, leur permettant ainsi de sortir du cycle des renaissances (réincarnations) éternelles…

(à suivre…)

lundi 27 juillet 2009

Derniers moments a Dharamsala

Nous passons nos dernières heures au Yankie Kitchen, petit restaurant dans lequel nous avions pris nos habitudes.

La patronne est triste de voir partir Maly avec qui elle a beaucoup rigolé en la voyant danser dans l’allée sur du Kylie Minogue. Elle nous fait promettre de lui donner des nouvelles de Maly et de revenir la voir un jour…



Enfin, 2 heures avant de prendre le bus, l’orage gronde et la mousson se déchaine sur la ville. L’eau monte très rapidement et entre dans le restaurant. Nous montons nous réfugier au premier étage sauf Alain qui aide à écoper.



Ghislie pense que c’est un signe, la montagne ne veut pas la voir partir ; elle qui avait adoré la ville et l’ambiance. Elle veut y retourner aussi vite que possible.

Une longue nuit de bus nous attend pour rejoindre Delhi. Puis nous nous envolerons pour le Népal.

Tenzin Palden

Il y a 2 ans, lors de notre première visite du TCV, un petit microbe m’avait sauté au cou.

En revenant en France, nous avons tenté de faire les démarches par mail afin de le parrainer ; sans succès, ne recevant aucune réponse du TCV.
Cette année, (2 ans après) nous revenons sur les lieux de cette rencontre pour, si on le retrouve, parrainer Tenzin.
Dès notre arrivée au TCV nous nous adressons à l’administration de la structure. Nous leur racontons l’histoire, et leur expliquons que nous n’avons qu’une photo de lui (nous n’avons pas son nom et « Tenzin » est très répendu comme prénom étant celui du Dalaï Lama). La dame regarde la photo, mais ne reconnait pas… Nos espoirs s’amenuisent ! On savait que ça allait être difficile de retrouver un enfant seulement avec une photo d’y a deux ans, alors qu’il y a plus de 2000 enfants dans ce village…
La dame nous dit qu’elle va chercher la directrice, elle pourra peut être nous aider, à le retrouver… Quelques secondes plus tard une dame plus âgée entre dans le bureau, nous salut, regarde la photo et dit : « Tenzin Paldon, Maison 8 ». Incroyable !!!! Nous la remercions, et nous nous rendons à la maison 8 pour des retrouvailles.

Tenzin sortant juste de sa sieste était un peu moins joyeux que nous. Nous le laissons émerger et reviendrons le voir un autre jour.
Maly est contente de faire la connaissance de Tenzin, mais elle va faire d’autres connaissances, avec une aisance déconcertante ! Elle va même s’improviser « prof de streching »

La plupart des enfants accueillis sont loin de leurs parents, souvent resté au Tibet, en résistance à l’invasion chinoise. Ces enfants ont bien souvent du fuir à pied par les montagnes Himalayennes, aidés de passeurs. Très vite, au village, ils doivent être autonomes : Les enfants lavent leur linge, nettoient et rangent leur dortoir, et leur maison en général (où cohabitent 30 à 40 enfants réfugiés). Ici à l’école ils apprennent le tibétain et l’anglais, dès le plus jeune âge. En plus des matières classiques (maths, géographie, histoire…), on leur enseigne la culture tibétaine (musique, chant…).
Gros coup de cœur pour cet endroit, qui malgré la gravité des causes de sa création, respire la bonne humeur et la joie de vivre des enfants.

Voici l’un des plus jeunes pensionnaires ; 6 mois pour ce petit bonhomme :

Quelques jours plus tard, nous revenons au village d’enfants pour dire au revoir à notre petit filleul ;-) qui nous reçoit dans sa chambre…pouvant contenir une vingtaine de lits.




Nous lui offrons des photos et quelques petits présents avec lesquels il joue rapidement avant de soigneusement les ranger dans son sac. Maly va même lui offrir un de ses chevaux préférés. Nous n’en revenons pas nous même.


Puis dernières photos…il est déjà l’heure de se dire au revoir…

vendredi 24 juillet 2009

Dharamsala

Nous avons donc passé près de 10 jours dans la fraicheur des montagnes de Dharamsala dans la région de l’Himachal Pradesh. Plus précisément, on dort à McLeod Ganj où se concentrent toutes les activités « touristiques » avec son lot de Guest Houses, cours de tous types visant à préserver la culture tibétaine : langue, cuisine, massage…

Dès notre arrivée, à 6h du matin après un trajet…très mouvementé…, les rues sont presque vides et évidemment tout est fermé. On se pointe devant l’hôtel où l’on avait séjourné il y a 2 ans et on attend avec un couple de Polonais ? d’Allemands ? de Quikeflukes ?

Peu importe, ils ne resteront pas là puisque madame veut sa salle de bain. Nous, on se contente d’une chambre très basique : 4 murs, 4 lits, douche d’eau froide et sanitaires à la turque communs.

Belle vue de la terrasse de l’hôtel d’où on a pu observer les aigles.

Joyeux Anniversaire Ghislie ! (12 juillet)

On fait avec ce qu’on a !...

Un peu partout dans la vallée, on aperçoit des drapeaux à prière.

McLeod Ganj est très touristique…En 2 ans, beaucoup de bâtiments ont été construis.

Voici les 2 rues principales.

Visite du temple et du musée tibétain : OM MANI PADME HUM

L’atmosphère est tellement zen que Maly entre en méditation :

On fait pas mal de balades dans ce superbe paysage. Ici, en montant au TCV, itinéraire bis qu’on avait trouvé il y a 2 ans en se perdant dans la forêt et dans les nuages…

La pente est raide…et j’y retrouve des copains…

Après 45 min de marche pentue, on arrive au village d’enfants par le stade. On redécouvre ces imposantes installations qui doivent contenir près de 2000 enfants.

Petit foot improvisé en arrivant… Bon, je ne m'attarde pas, je suis nul au foot...

On arrive à l’heure pour un spectacle donné par les enfants de « l’école du bas » : le lower TCV dans la salle de spectacle de « l’école du haut. » Trop de chance, un moine s’assoit à coté de Lily et va la nourrir tout au long du spectacle : abricots et autres fruits séchés. Petite fille très bien élevée, elle lui rend la politesse et en distribue à toute la rangée.

Le spectacle commence…Costumes, instruments de musique, danses et chants traditionnels sont au rendez-vous. L’entrée sur scène est impressionnante et très émouvante avec ces microbes qui chantent tous en cœurs ; et les filles aux voix puissantes.

A la fin du spectacle, c’est bon, ce sont des potes.

La salle comble se lève toute entière et reprend en cœur l’hymne national du Tibet chanté par tous les participants du spectacle. On ressent fortement la constante recherche d’unité, d’identité et de reconnaissance de ce peuple. C’est d’autant plus touchant que cette revendication a toujours été pacifiste.