lundi 13 juillet 2009

L’Inde

Bon, nous sommes bien tranquillement posés dans les montagnes à Dharamsala pour une dizaine de jours.

Petit retour sur ces derniers jours.

Arrivés le 6 juillet à 4h du mat' à l'aéroport international de Delhi, passage obligatoire par la douane H1N1 qui repose sur une simple déclaration écrite de nos derniers séjours dans un pays suspect (la France en est un) et sur notre état de santé. Donc si tu veux entrer tranquille, tu n'as pas toussé depuis 48h et ta température est normale…Puis paperasserie habituelle des passeports et visas, ça passe.

On tape la causette à des françaises qui vont aussi aller à Jaipur, dans le Rajasthan. Les bus rouleraient 24h/24. On décide de ne pas trop perdre de temps et d'aller vite en choper un avant que la chaleur ne nous tombe dessus.

A peine avoir franchis les portes de l'aéroport, l'atmosphère se fait lourde, chaude, un peu humide, poussiéreuse et malodorante…Welcome to India ! C'est toujours une épreuve de sortir de l'aéroport aussi à cause des rabatteurs qui veulent à tout prix te monter dans leurs taxis. On retrouve en un instant les odeurs et les sensations d'il y a 2 ans.

On se pointe dans le quartier tibétain au nord de la ville (45 min de taxi) pour réserver un bus pour Dharamsala. Et là, les ennuis commencent : il est trop tôt pour réserver, et de toute façon, toutes les agences sont fermées car c'est l'anniversaire du Dalai Lama…Bon, une course pour rien…

On file donc toujours avec le même chauffeur au centre-ville pour réserver et prendre le bus pour Jaipur. C'est un bazar innommable dans les rues, mais pour tout ce qui est transport, les indiens sont super carrés : réservations obligatoires avec système informatisé et tout et tout.

Ah le chauffeur !...en montant dans le taxi, on a le réflexe de choper la ceinture et de l'attacher…dans ce taxi, comme dans tous les autres je pense, pas de ceintures. Et quand je dis au chauffeur que c'est obligatoire en France, il me rit au nez ! « Here, we're free, no seatbelt, no speed limit!!! » C'est rassurant… de toute façon ton taco il monte à 60 km/h max, et tout est brinqueballant : vieil autoradio 1ère génération recevant les grandes ondes tournant à fond, toutes les fenêtres sont ouvertes mais l'air qu'elles laissent passer est déjà brulant ; on avance dans un brouillard de pollution qui rend la lune rousse, les routes sont défoncées…

La circulation dans les grandes villes est infernale. Grosse densité de tous types de véhicules : bus, camions, voitures, rickshaw, vélos, tricycles (touk-touk), tracteurs, chevaux, chameaux, vaches et toute la basse-cour…

Dans ce bruit, cette pollution et cette chaleur, Maly se tourne vers nous et nous demande de rentrer à la maison…elle a les joues rouges et est en sueur. Ca nous déchire le cœur…Elle regarde partout et semble avoir peur malgré nos tentatives de la rassurer. Cette angoisse ne durera que quelques heures. Depuis, elle s'éclate et elle nous répète qu'elle aime bien être en voyage avec nous…Ouf…Elle aura mis seulement quelques heures à encaisser la 1ère rencontre avec l'Inde qui nous (Eva et Alain) nous avait pris une bonne semaine il y a 2 ans.

On arrive à Bikaner House, petite gare routière au centre de Delhi pour réserver un bus pour Jaipur. Le guichetier nous demande 400 roupies par personne, « and free for the baby… », Ok. On ressort pour trouver le bus « deluxe » 9495 qui n'a que le nom de luxueux… Un type vient vers nous et nous demande notre ticket. Il le regarde, jette un œil sur nous avec un air d'huissier de justice et nous dit que Maly doit payer… Mettez-vous d'accord les gars !!! Il nous dit que c'est « half price »…bon, on retourne payer une place pour Maly. 400 divisé par 2 égal : 210 ! On laisse tomber et on paie. C'était un souvenir du Rajasthan aussi de se faire prendre pour des pigeons…

On apprendra plus tard que ce sont bien les tarifs pratiqués.

On monte dans le bus, l'air conditionné tourne à plein régime, on passe de 40° à 18° en deux secondes. Juste le temps de sortir de Delhi, le bus ralentit, s'arrête. C'est la panne, ça ne durera que 2 heures… le bus finit par repartir, Maly et Alain se réveillent. Je lui explique qu'on n'a pas bougé…

Au total 8 heures de transport plus tard (pour faire 256 km) on arrive à Jaipur. Chaleur encore plus intense, et 1ère expérience en rickshaw pour Ghislie et Maly qui adore ça !!! On fait 5 distributeurs de billets avant d'en trouver un qui accepte la carte. Puis on fil eau Sunder Palace. Très bon hôtel propre et pas cher où l'on avait séjourné lors de notre précédent voyage. Il est complet. On se tape un pauvre hôtel dans la même rue, pourri, crade et cher. D'ailleurs, plus de gêne pour négocier : de 1 000 roupies, la chambre descend à 750.

On passera 3 jours infernaux à chercher à se protéger de la chaleur. Même les indiens disent que c'est une mauvaise période pour visiter le Rajasthan.



Après ça, on file dans les montagnes en enchainant 2 bus : Jaipur – Delhi (6h de trajet) puis Delhi – Dharamsala en bus de nuit…laisse tomber la nuit ! Avec encore un soit disant deluxe A/C (air condition). Clim' qui aura duré au total 2h (jusqu'à la tombée de la nuit) sur les 12 heures de route. Pigeonnés encore une fois… les vitres tremblent dans un brouhaha assourdissant. Ghislie essaie de caler la vitre avec des mouchoirs de peur que celle-ci lui explose au visage.

Une vitre en plexi sépare la cabine du chauffeur des passagers. Le ton monte dans la cabine entre le chauffeur et son larbin. Ils ont l'air inquiet. Le chauffeur hurle puis l'assistant ouvre la porte et nous hurle une consigne qui a l'air urgente en faisant de grands gestes. Personne ne comprend l'Hindi. Les gens, se regardent inquiets, sans bouger ou juste en se retournant pour trouver désespérément une explication. Un homme indien assis à l'avant se tourne enfin et dit : « Open the windows », la clim' ne marche plus…

La succession d'odeurs plus désagréables les unes que les autres fait prendre une initiative à Ghislie : elle asperge un vêtement de parfum pour ne pas vomir et se le colle sur le pif.


Il n'est que 22h30 et nous arriverons à 6h du matin. La nuit va être longue. Le chauffeur conduit comme un dingue. Les appels de phares, les coups de klaxonnent, les coups de volant et marche arrière pour s'expliquer avec le chauffeur d'en face rythment le voyage ; jusqu'au moment où ce taré de chauffeur se rabat trop tard et frotte un camion qui venait d'en face.

Nous arrivons sur les routes de montagne. Le bus s'arrête devant une cabane sur le bord de la route. Le larbin sort et va chercher un truc dans le garage de …??? son père peut-être…en tout cas, on a vu où il planque sa clé, sous son oreiller.

On arrive enfin à MacLeodGanj (juste au dessus de Dharamsala) et nous retrouvons la Guest House d'il y a 2 ans, l'Ashoka Tibetan Ghest House pour une chambre basique : 4 lits, toilettes et douches froides communes. Nous sommes aux anges, Ghislie beaucoup moins.